lundi 23 décembre 2013

Prose : Tales of Lord Corlatius - Le Fort des Liktalzzz

TALES OF LORD CORLATIUS

Le Fort des Liktalzzz

par Maxime Saint Michel

Une. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Sept…Quatorze. Les gouttes de condensation tombaient du plafond en rythme, venant s’écraser sur mon chapeau melon, perturbant ma réflexion sur le milieu qui m’entourait. Si tant est bien sûr qu’il y eut un milieu à étudier. Je faisais face, littéralement, à la stupidité de deux soi-disant soldats qui réfléchissaient à un moyen de sortir de cette prison tout en causant un maximum de dégâts. Vraisemblablement ils n’avaient pas compris que c’était le point de départ d’un plan qui les dépassait – et j’étais forcé de constater que même loin de chez moi, à plus d’un univers, je devais assister impuissant au déroulement de la Comédie Humaine. 

« Qu’est-ce qu’on fait, Aleks ? demanda le premier. 
- Je ne sais pas, Oliver. La solution la plus simple et rapide serait de faire imploser cette dimension. fit froidement le second. »

Je serais incapable de décrire physiquement ces deux personnages, même si la lueur dans les yeux bleus de cet Oliver dès que son collègue lui parlait m’avait marqué, tant elle montrait lequel des deux hommes avait le pouvoir sur l’autre. Cela étant, je me souviens avec une précision déconcertante du sentiment que j’ai eu à l’égard d’Aleks, qui me revient au moment où j’écris ces lignes, et des mots qui montèrent jusqu’à ma bouche sans en sortir, interrompus par la pression d’une main sur la mienne, me faisant machinalement sourire et me tourner vers Elle.

« Calmez-vous, Docteur. m’avait-elle lâché. »

Azéline. Je ne dirais pas que cette Femme m’avait rendu meilleur ou pire que ce que je n’étais. L’Homme n’est jamais objectif sur sa propre évolution. Mais une chose était sûre, elle m’avait changé. Je n’étais plus le même depuis la Révolution de Paris. Ca faisait six mois que je voyageais avec Elle. Entre temps, il y avait eu la Guerre de Berlin, une visite de l’Empire Autrichien, et tant d’autres choses…Nous nous apprêtions à prendre le train à vapeur pour Rome, quand devant nous est apparue cette étrange lueur bleue. J’ai tout de suite su en la voyant ce qui allait en sortir, et les conséquences que j’allais devoir affronter. Avant même qu’il n’en sorte je savais que cet homme, qui se tenait maintenant au milieu de la pièce, ajustant sa cravate, vérifiant que son Stetson était bien en place, était venu me chercher.

Ses paroles résonnent encore dans ma tête, comme elles résonnaient entre les quatre murs de cette prison : 

« On m’avait dit que vous étiez moins discret, Hine. J’espère que ce n’est pas parce que votre petite amie est venue avec vous, sinon la prochaine fois je vous emmènerais sans elle, on fera une tournée des pubs avant d’assister à la Fin du Monde. Enfin bref. Nos noms sont tous associés à des génocides. C’est pourquoi je vous ai recrutés tous les quatre. Pour que chacun puisse faire ce qui est nécessaire, s’il s’agit de la dernière option. Mais la mort, n’est pas une victoire. La mort d’un allié comme d’un ennemi reste une défaite. Je ne veux plus de la Mort comme compagne : à force de vivre à ses côtés, j’ai failli devenir comme elle – vide de tout. Alors, aussi fou que ça puisse paraitre, ce soir, nous sauvons les Liktalzzz ! »

Concluant son discours, il claqua des doigts, déclenchant l’explosion de la paroi derrière lui. Son corps, dos aux flammes brillait. Je restais figé quelques secondes, l’admirant. Sa prestance était exactement celle que je m’étais imaginée, celle que Charlie m’avait décrite avant que je ne quitte Londres. Aucun doute n’était possible, ce n’était pas un imposteur, c’était définitivement Lord Corlatius.

En à peine quelques secondes nous étions dehors. Nous les cinq étrangers à cette Terre venus y commettre un acte de guerre, courrions à travers les rues d’une ville dévastée – Leeds, si ce que nous avait dit notre patron était exact, mais je ne veux pas y croire de toute façon –, ne pouvant même pas s’arrêter pour se recueillir devant les ruines, surplombées par une gigantesque roue, vers laquelle nous nous dirigions, car nous avions déclenché l’Alerte Violette.

Dire que j’avais peur serait mentir, j’étais terrorisé. Ma main avait saisi celle d’Azéline, et mes jambes avançaient toutes seules, suivant l’homme au Stetson. Le reste est assez flou. Il y avait des rugissements, des hurlements, des bras monstrueux passant devant nous et que nous devions esquiver. Je n’en étais pas sûr à ce moment-là mais il me semblait avoir vu sur ces choses, un genre d’armure aux couleurs excentriques. Ce n’était pas comme l’invasion de Londres, c’était pire. Mais j’aurais pu m’en rendre compte bien avant : Corlatius ne se déplace que lorsque la situation est désespérée.

Et elle me le parut encore plus lorsque l’un des deux soldats qui m’avaient exaspéré tenta de me faire la conversation. Je ne lui en veux pas, j’imagine que tous les êtres humains normalement constitués font ça, face à la peur de mourir. Parler est un moyen de penser à autre chose, d’évacuer la souffrance, même si c’est à un homme qui aurait pu vous tuer de chagrin quelques minutes plus tôt. Quoiqu’en disant qu’il était normalement constitué, je m’avance peut-être un peu…

« Vous l’avez connu comment, Lord Corlatius ?
- Il est venu me chercher, il y a à peine deux heures. Mais je connais un de ses amis.
- Drak Béryl ?
- Non. Foster. Charles Foster.
- Nous aussi on l’a rencontré, à Budapest, avec Oliver… »

La discussion – qui pourtant démarrait bien, finalement – se stoppa net au moment où un cri se fit entendre à quelques centimètres de nous. Cette partie de la mission reste gravée dans ma mémoire et le restera jusqu’à ma mort. Aleks dont la voix tremblait d’admiration et dont les yeux pétillaient à la simple évocation du nom de Corlatius, s’est retourné et a perdu toute émotion de son visage. Il me fallut un temps pour oser l’imiter, mais je m’attendais à ce que j’allais voir : le cadavre déchiqueté de son compagnon, Oliver. J’aimerais dire que j’ai ressenti de l’empathie, mais il connaissait les risques et je ne l’aimais pas. Le seul sentiment qui me soit venu sur le moment était la joie : au moins ce n’était pas moi. Mais comparé à la réaction du Lord, ça ressemblait presque à de la compassion.

« La mort d’Oliver Campbell est regrettable. Il aurait dû faire plus attention. Tu le pleureras quand ce sera fini. Si tu ne le rejoins pas. »

Surpris et choqué de ses paroles froides à un homme qui venait de perdre son ami, je ne compris qu’après-coup que vivre dans la tête de l’homme au Stetson devait être horrible. Au vu de toutes les aventures qu’il avait traversées, s’il devait s’attarder sur tous les morts qu’il laissait derrière lui, il n’arriverait plus à dormir, et il pourrait même faire un livre complet, contenant les noms des victimes qu’il n’avait pas pu sauver.

Aleks l’a regardé, plein de haine. Il ne croyait plus en celui qui l’avait recruté, il avait perdu la foi. Mais les soldats, les bons soldats, continuent leur mission quelques soient leurs convictions – il était de ceux-là. Et il savait de toute façon que s’il n’allait pas jusqu’au bout de ce pourquoi on l’avait recruté, il ne rentrerait pas chez lui.
Silencieusement, comme lors d’une marche funèbre notre groupe se remit en route, s’approchant de la roue, symbole de notre funeste destin.

Après avoir esquivé d’autres monstres, traversé d’autres ruines, nous étions enfin arrivé devant l’Edifice, gardé par l’Armée Impériale, composée de ces créatures – Les Liktalzzz. Des frissons parcoururent une première fois mon corps. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Ils portaient des armures, issues d’un temps différent du mien. Ils étaient chevauchés par des êtres humains, affublés des mêmes accessoires. Une nouvelle fois je tremblais en me rendant compte que le Lord était tétanisé. Je le connaissais depuis moins d’une demi-journée, mais je savais déjà que pour le voir en proie à la peur, c’était grave. Il balbutia quelque chose, comme :

« C’est…C’est impossible. On ne peut pas. Personne ne peut faire ça. »

Puis, il secoua la tête, pour se donner du courage et avança vers un de ces Gardes, reprenant de l’assurance au fur et à mesure qu’il s’en rapprochait. Il était impressionnant, égal à lui-même. Malgré sa stupeur, il dégageait une impression de puissance que jalouseraient les plus grands Seigneurs de Guerre.
J’étais aux premières loges pour assister à une joute verbale titanesque, il ne manquait plus qu’une tasse de café.

« Je suis Lord Corlatius, vainqueur de l’Incident de Dublin, assassin du Roi Marcheur de Ciel.
- Je sais qui vous êtes.
- Alors, vous savez que vous devriez m’amener à votre chef.
- Vous l’avez devant vous.
- Je ne veux pas parler à un pantin. Je veux m’entretenir avec l’Empereur en personne.
- L’Imperator ne reçoit que les visiteurs les plus braves.
- Et briser le Pacte, vous classez ça comment ? »

Tous les Gardes se figèrent. Sans un mot de plus, ils nous laissèrent passer, ouvrant une trappe située sous la roue pour nous donner accès à une étrange cabine, qui descendit pendant de longues minutes. . Un instant je regardais Azéline qui semblait aller bien, même si elle était un peu secouée par ce qui venait de se passer. Mais elle ne répondrait sans doute pas à la question qui me turlupinait :

« Pourquoi aucun de ces gardes ne nous escortent ?
- Ils n’en ont pas besoin lâcha le Lord, perplexe. L’Empereur est partout. »

Les portes de la cabine s’ouvrirent, nous donnant accès aux sous-sols de Leeds, ou plutôt à un palais luxuriant situé sous la ville – Azéline me fit doucement la remarque qu’il valait mieux vivre dans les égouts qu’à la surface. Je pensais que l’omniprésence de l’Empereur était une métaphore en voyant tous ces portraits, toutes ces statues représentants un homme portant la même armure que celle des chevaliers, avec une cape, symbole de puissance, qui ornaient la pièce Mais c’était beaucoup plus littéral.

Je ne sais pas si je dois l’écrire ou non dans ce journal qui ne sera peut-être d’ici quelques années plus qu’un conte pour enfants, ou au mieux un feuilleton distribué gratuitement à toute la population grâce à un moyen technique que je connaitrais jamais, à défaut d’être un recueil d’essais scientifiques. Mais toujours est-il j’ai eu la sensation de retrouver quelque chose de familier à la vision de cet homme, juché sur son trône. Mais c’est peut-être à cause des multiples représentations de sa personne, ou la fatigue jouant des tours à mon esprit.
Encore une fois, le dialogue fut musclé.
« C’est donc vous, le Cyber-Imperator ?
- Sir Corlatius. Mes serviteurs m’ont beaucoup parlé de vous. Je suis déçu, je vous imaginais plus perspicace.

La voix de l’homme était saccadée, extrêmement sombre et désagréable, presque robotique. Le Lord quant à lui n’était plus animé par la peur, mais par la rage.

- Oh mais je suis perspicace, je voulais juste m’assurer que ma fureur passerait bien sur la bonne personne. Mais de toute façon, quelle que soit la personne à qui je m’adresserais, c’est à vous que je parlerais, n’est-ce pas ?

Ne comprenant pas, j’ai préféré ne pas l’interrompre.

- Je ne vous suis pas, Sir Corlatius.
- Ne m’appelez pas Sir, ce n’est pas mon titre. Je suis Lord. Et je sais qu’il est impossible de contrôler les Liktalzzz, j’ai essayé, encore et encore. Même vos soldats et vos jolies armures n’en sont pas capables – séparément. Levez-vous de votre siège ! »

Dans un sourire psychédélique, l’Empereur exécuta l’ordre de Corlatius, dévoilant des câbles, connectés à toutes ses extrémités, reliés à son trône. Je commençais à comprendre l’aspect littéral de ce que m’avait dit mon ami au Stetson, à bord de la cabine. .

« Vous…vous implantez votre esprit dans des armures, que vous faites revêtir à vos sujets, et aux Liktalzzz. Vous êtes partout. »

Azéline s’est effondrée dans mes bras. Cette révélation l’avait choquée. Et je dois avouer que moi aussi.
Notre ennemi ne nia pas les explications du Lord. Il n’avait pas un mauvais fond, il était juste soucieux du bien-être de son univers et quelque peu avide de pouvoirs, comme nous tous, j’imagine.

« J’ai fait ce qu’il fallait, avec les moyens que j’avais. J’ai agi pour le bien-être de mon peuple. Personne n’est venu d’une autre dimension pour repousser ces envahisseurs. Mais je ne vous en veux pas, Lord Corlatius. Contrairement à moi, vous ne pouvez pas être partout. Vous pouvez juste faire ce que vous estimez le plus juste, au moment de votre arrivée.
- Je pourrais vous tuer. La déconnexion de votre esprit libérera tous ces gens de votre entreprise.
- Mais également les Liktalzzz. Et il n’y aurait plus personne à sauver.

J’avais pris la parole, saisissant pleinement la situation à laquelle nous faisions face, au choix que nous allions devoir faire, à ce pourquoi Corlatius était venu me chercher. Il était fier de moi. Je ne l’ai pas vu sourire, car on ne sourit pas lors d’un conseil de guerre, mais j’ai senti sa fierté me traverser. Ou je cherchais à m’en persuader. L’autre me regarda avec dédain, ne jugeant pas mon esprit suffisamment égal au sien pour me permettre de m’adresser à lui, puis il fit :

- Si toi et tes amis n’avaient pas le courage de me « débrancher », ou que vous comprenez mon choix, vous pouvez encore rentrer chez vous et ne plus jamais revernir, me laissant marcher seul parmi les extensions de moi-même. Bien qu’il existe une troisième solution, j’ai cru comprendre que vous tu étais en guerre. »

Personne n’eut le temps de répondre. Une balle vint pénétrer lentement le crâne du Cyber-Imperator. Pour éviter d’heurter la sensibilité des jeunes âmes qui pourrait lire ce livre, et plus simplement car il n’est pas nécessaire de décrire un assassinat pour se rendre compte de son horreur, je n’écrirais rien de plus sur cette scène. J’avouerais juste avoir eu l’impression que le temps s’était ralenti Et que ce n’est que lorsque les câbles se débranchèrent et que le corps de l’Empereur finit par se fracasser sur le sol que tout se déroula de nouveau à vitesse normale.
Aleks se tenait devant nous, derrière le cadavre, un pistolet à la main, toujours le visage absent de la moindre émotion, laissant cependant couler quelques larmes le long de sa peau.

« Il avait tué Oliver. »

Corlatius avait disparu, nous laissant tous les trois, seuls avec le cadavre, dans un silence pesant. Aleks ne bougeait pas, à plusieurs reprise je me suis demandé s’il respirait toujours. Azéline n’a pas arrêté de me demander s’il était parti sans nous, car il nous trouvait indignes de sa puissance, de sa présence. Je ne voulais pas y croire, ne pas écouter ce genre de discours absurdes et défaitistes. L’homme qui était venu me chercher, qui sans le vouloir m’avait poussé à partir à la recherche de créatures surnaturelles ne pouvait pas faire ça – il était meilleur que ça. J’ai commencé ce journal, pour m’isoler, pour garder Espoir.

Et au bout de quelques heures, le Lord était de retour, transmettant toute sa haine et toute sa tristesse à Aleks, en un simple regard. Poussant un long soupire, il nous expliqua la situation. Il n’en avait pas besoin, j’avais parfaitement saisit, rien qu’en le voyant : nous avions perdu. Les Liktalzzz et les Hommes avaient retrouvé leurs esprits, puis les Liktalzzz avaient dévoré leurs cavaliers, trop fous pour s’éloigner. Il restait encore des humains, libres, environ un quatorzième de la population mondiale. Mais ils ne tiendraient pas. Corlatius avait essayé de négocier avec le chef de ces créatures leur départ, pour les avoir sauvé, mais ils se savaient en position de force. La seule chose que lui accordaient ces monstres était la possibilité de fuir.

Ouvrant un premier portail, voyant que je prenais des notes, l’homme au Stetson me demanda de noter avec précisions tout ce qu’il allait dire.

« Aleksander Fonia. Un de mes amis est mort récemment, parce que j’ai laissé agir librement une personne comme toi, emplie du désir de vengeance. Je ne ferais plus cette erreur, et tant pis si je deviens ton ennemi. Je te destitue de tes fonctions. Tuer n’était pas ici l’ultime option, et ton geste a plongé ce monde dans l’obscurité. Tu ne devras plus me chercher ou entrer en contact avec un de mes alliés. Ta dernière mission en tant que membre des Sphères Unies sera de prévenir Oliver Campbell Junior. Il est orphelin, maintenant. »

Le soldat marmonna quelque chose d’incompréhensible et passa e portail. Avalant ma salive, j’avais peur d’avoir droit au même traitement. La lumière bleue disparut, une nouvelle fit son apparition.

« Hine, je referais sûrement appel à vous, à l’avenir. Vous avez été brillant. Je suis désolé que ça se soit terminé ainsi.
- Moi aussi. Mais dites, moi, quelle était la troisième option ? »

J’avais laissé passer Azéline devant. Ma question était rhétorique. J’étais persuadé de connaitre la réponse. Je voulais juste connaitre la réaction de celui que je considérais comme mon mentor plutôt qu’une réelle affirmation. Il fronça les sourcils, je compris qu’il n’aurait de toute façon pas choisi cette possibilité mais qu’aucune n’était juste.

Me reculant, prêt à partir, je regardais tout en disparaissant. Nous avions sauvé les Liktalzzz, la mission en soit était une réussite, mais nous avions perdu une bataille. Cela étant, la guerre ne faisait que commencer. Et les jours étaient comptés, car Lord Corlatius userait de tous les moyens nécessaires pour reprendre le Fort des Liktalzzz. Avant de complètement partir, je l’entendis murmurer :

« Il était comme moi. »

lundi 16 décembre 2013

Prose : Sentinel - Men of Layton


SENTINEL

Men of Layton

par Maxime Saint Michel et Edwin Boyer 

Base d’A.C.T.I.O.N numéro quatorze, lieu tenu secret. 

Il ne comprenait toujours pas pourquoi il avait accepté mais il était là, caché au milieu des soldats de cette organisation gouvernementale qu’il haïssait plus que tout. Au-delà de la peur d’être reconnu par quelqu’un qu’il ne connaissait que trop bien, son esprit était préoccupé par une pensée : il avait extrêmement chaud. Mais il ne fallait pas non plus être très intelligent pour s’enfermer dans une salle avec une centaine de personnes en uniforme quelques jours après la fin de l’été. Cela étant, on ne lui avait pas tellement laissé le choix, c’était un des inconvénients à être le meilleur dans son domaine, et son domaine c’était la déduction. 
Il était Dark Crow, le sombre héros des Justice Allies, l’homme le plus qualifié selon M et selon toutes les autorités compétentes pour analyser la situation et déduire ce qu’il fallait faire de Lui.

Lui, c’était cet homme – enfin si on pouvait encore le considérer en tant que tel – observé par ce petit rassemblement d’agents à travers une vitre teintée, qui se tenait au-dessus de corps inertes, dont la cape blanche aurait flotté dans le vent, s’il y avait eu une quelconque climatisation dans cette base. Cet homme dont le S symbolique sur la poitrine faisait trembler les criminels, rêver les enfants et fascinait les Héros.

« Alors, qu’en pensez-vous ? 

La voix semblait avoir surgi de nulle part, et pourtant un homme se tenait à quelques centimètres de Dark Crow, l’air inquiet.

- Pour l’instant M, je pense surtout que vous auriez dû rester agent au lieu de vous assoir derrière un bureau et de consulter des gens comme moi. Vous seriez bien plus efficaces que la plupart de vos employés. Pour le reste, je me contente d’être spectateur. »

Et autant dire que le spectacle était divertissant. Il n’avait pas fallu beaucoup de temps à l’observé pour mettre au sol une quantité impressionnante de robots, ce qui n’avait finalement rien de surprenant, c’était presque comme un tic scénaristique. En effet, chaque machine avait le pouvoir d’un des super-héros faisant régner l’ordre aux Etats-Unis depuis quelques années, ces Justice Allies. Il avait déjà mis à terre la plupart des membres « vivants », alors vaincre des versions d’eux-mêmes dépourvus de libre-arbitre n’était qu’une formalité. Et il se retenait, ça se voyait. 

« Monsieur Kir…Sentinel ? Nous allons faire rentrer un dernier combattant et nos tests seront finis. » 

Sur ces mots, M se tourna vers Dark Crow, un léger sourire aux lèvres.

« Celui-là devrait vous plaire. »

Un dernier androïde pénétra dans la salle. Le corbeau ne put s’empêcher de sourire. Pas parce qu’il était narcissique, égocentrique et que de voir un reflet de lui-même le rendait heureux, mais tout simplement parce qu’il ne comprenait pas l’intérêt qu’A.C.T.I.O.N avait d’avoir un robot à son effigie. Il n’avait pas de pouvoir, que pouvaient-ils copier, à part un costume noir et une longue cape ? Le comportement ? Non, c’était ridicule, ils ne le connaissaient pas suffisamment pour calquer entièrement son esprit, mais dans tous les cas cette chose pourrait s’avérer pratique, si jamais il décidait de quitter les Justice Allies. Ce serait un  remplacement symbolique. Il devait absolument la détruire. A moins que quelqu’un ne s’en charge avant lui.

L’homme que M avait désigné sous le nom de Sentinel avait attendu que le robot s’approche de lui pour lui pour lui donner un coup de poing. Alors que le métal résonnait, il ne pouvait pas s’empêcher de penser à ce qui s’était passé, ces soixante-dix dernières années, pendant qu’il était…absent. Ce qu’on lui avait rapidement expliqué comme la destruction de ces deux – non, trois – tours et la mort de tous ces gens l’avait traumatisé. Gagner la guerre, était une chose bien moindre comparée à ce qui a suivi. Et s’il était resté, est-ce que ça ce serait passé de la même façon ? Aurait-il pu les sauver ? Le plus honnêtement possible, il n’en savait rien. Mais, il était sûr d’une chose : maintenant qu’il était revenu, il ne laisserait plus de tels évènements se produire. Il était Sentinel, le plus grand héros de la Terre, un exemple pour les enfants, il n’échouait jamais. Il n’en n’avait pas le droit.

Au fur et à mesure que les coups pleuvaient sur la machine, d’autres questions, d’un ordre moins moral venaient le perturber. Qu’étaient devenus ses amis de l’époque ? La plupart étaient sans doutes morts, c’est une chose qui arrive souvent aux gens qui n’entrent pas en hibernation dans l’espace pendant plus d’un demi-siècle. Ca l’attristait. Et il donnerait n’importe quoi pour revoir cette femme, si parfaite qui l’aimait et qu’il aimait avant sa disparition. Mais il avait peur de la façon dont elle avait pu changer. Et il avait oublié son nom, comme si quelque chose l’empêchait de se souvenir de…

Un bruit de circuit grillé. Mais ce n’est pas tout. Son ouïe, plus développé que la moyenne a également était capable d’entendre un avalement de salive. Ce qui était compréhensible. Sentinel n’était pas conscient de la présence de Dark Crow dans la salle, mais s’il l’avait su, il se serait douté que de voir une copie de soi-même étendue sur le sol au bout d’une minute de combat, ça devait faire un choc. 

Ce qui était assez fascinant en revanche, du point de vue qu’était celui du héros sombre, c’était que son homologue de la Seconde Guerre Mondiale avait vaincu tous les adversaires qui lui avaient été opposé, sans jamais, à aucun moment frapper pour tuer. Comment avait-on pu gagner une guerre avec autant de pacifisme ? Ces combats devraient servir de leçons à la plupart de ses confrères actuels. 

Kirk inspirait, expirait. Enfin cet entrainement était fini, il allait pouvoir quitter cette maudite base et choisir sa nouvelle vie. En supposant qu’il soit capable de s’adapter à ce nouveau monde étrange, qui avait pourtant été le sien. Mais le répit fut de courte durée, lorsqu’un autre cyborg, un peu plus perfectionné que les précédents pénétra dans la salle d’entrainement. 
« M, on n’avait pas dit que c’était fini ? »

La surprise de l’homme était encore plus grande à la fin de sa phrase. Il avait eu le temps de se rendre compte que l’androïde qui se tenait devant lui portait – comment dit-on ça de façon condescendante au vingt-et-unième siècle ? – une version daltonienne de son costume.

« Porter du vert et du violet, tu sais que c’est complètement dépassé ? Ca date du siècle dernier. Et j’en sais quelque chose. »

Sur ces mots, Sentinel donna un coup de poing…dans le vide. Sans qu’il ne comprenne comment ni pourquoi, l’être artificiel était arrivé derrière lui afin de lui rendre son coup. En visant correctement. Le héros était à terre. Une seconde attaque. Il avait été projeté contre un mur. Pour la première fois depuis le début de cette série de combats absurdes, il saignait. Et pour aller plus loin, pour la première fois depuis le début de cette série de combats absurdes, il avait été touché par une de ces machines stupides. 

Paradoxalement, il ne ressentait pas une réelle douleur, mais la blessure sur son corps semblait s’être répandue jusque dans son ego. Tentant à nouveau une attaque, il fut paré, plaqué au sol et roué de coups. Alors, c’était ça le plan de M ? Envoyer des soldats de secondes zones pour mettre son adversaire en confiance et dégainer l’artillerie lourde par la suite ? C’était une stratégie honteuse, même si elle avait le mérite de fonctionner. 

Allongé, tentant d’esquiver les poings du cyborg, Sentinel put remarquer un C sur la poitrine de son ennemi. Rien de surprenant, ils ne pouvaient pas non plus utiliser toute sa symbolique. Il cherchait à se concentrer sur cette image, pour garder son calme, mais il sentait que lentement il perdait le contrôle, sans savoir précisément ce qui se passait. Etait-il en train de s’évanouir ? Allait-il revivre sa disparition, subir une mort à long terme ? Non. Il ne le voulait pas, il ne le pouvait pas. Cette absence mentale, ce rassemblement de Rien, c’était…traumatisant. Au point qu’il ne le souhaiterait même pas à son pire ennemi. 

Et pourtant, peu à peu, le noir l’envahissait, une nouvelle Absence commençait, sans qu’il ne puisse rien faire, à part vainement essayer de résister en poussant des gémissements qu’on pourrait apparenter à des cris de douleurs, tout en agitant ses bras, pour repousser le robot, sans résultat. Le retour du Héros avait été rapide, il s’apprêtait à disparaitre aussi vite qu’il était arrivé, dans une honte incommensurable. C’était fini… 

En à peine un instant, il n’y avait plus de lumières, plus de bruits, même plus d’odeurs. Il ne restait plus que le vide, sans aucune pensée. Il ne restait plus que le néant.

-----

Une vision brouillée. Des mains tremblantes tenant difficilement des…morceaux métalliques. Kirk arrivait à distinguer des soldats et des armes pointées sur lui mais ne comprenait pas encore ce qui venait de se passer. Il ressentait une certaine douleur dans l’ensemble de son corps, comme s’il venait de se réveiller après avoir vidé une dizaine de bouteilles de whisky avec ses camarades soldats, à l’époque de la Seconde Guerre Mondiale, dans son autre vie, celle qui ne ressemblait désormais plus qu’à un rêve. 

« Qu’est-ce que vous…m’avez fait faire ? »

Alors que le brouillard devant ses yeux commençait à se dissiper, Sentinel se rendait compte que dans ses bras se trouvait le cadavre du dernier cyborg qui l’avait attaqué. Techniquement parlant, ce  n’était pas un être vivant, mais il l’avait tué et c‘était tout ce qui l’importait. Il avait pris une vie et il ne s’en était même pas rendu compte, l’espace de quelques minutes il avait complètement perdu le contrôle. 

« QU’EST-CE QUE VOUS M’AVEZ FAIT FAIRE ?! »

La rage du Héros grandissait, les soldats tremblaient mais M et Dark Crow s’interposèrent. Ce n’était pas un vieillard qui allait effrayer le protecteur de Twilight City. Il allait devoir apprendre à contrôler ses pulsions s’il voulait s’intégrer pleinement dans ce nouveau monde, au sein des Justice Allies. 

« Ce n’est pas nous. Nous n’avons pas envoyé cet androïde. A.C.T.I.O.N a été piraté. Et vous avez un message. fit froidement le Corbeau en désignant un écran à sa droite. »

FELICITATIONS, SIR SENTINEL. DINONS ENSEMBLE. 
C.S. 


lundi 9 décembre 2013

Prose : Cyber-Shield - The Fourteenth Study

CYBER-SHIELD

The Fourteenth Study

par Maxime Saint Michel

Le soleil rayonnait sur le monde en ce jour de mai. Le soleil rayonnait sur le monde et plus particulièrement sur l’Angleterre, ce qui gênait la vision d’un jeune homme excentrique, enfermé dans une cabine téléphonique à Leeds. Evidemment, il n’y était pas par plaisir, il n’était pas un homme fou dans une boite mais un sourire malsain parcourait son visage fin alors qu’il parlait. Bien sûr, il ne parlait pas tout seul, il utilisait cette cabine pour sa fonction principale : le téléphone, contrairement à ce qu’on pourrait penser en voyant les différentes photos obscènes recouvrant l’intérieur : 

« Non, je ne suis pas responsable de la bataille de métahumains à Europazia le soir de Noël. Je n’étais pas courant. Et…Budapest ? Un pays comme la Hongrie a le droit d’avoir une capitale ?  » 

Marquant une pause pour écouter la réponse de son interlocuteur, le jeune homme passa sa main dans ses cheveux blonds avant de soupirer. Ce coup de fil – en plus de perturber son emploi du temps plus que chargé – était dénué de tout intérêt. Tout ça l’agaçait. L’ennui l’envahissait et son comportement en pâtissait : ton hautain, tics nerveux comme le mouvement non contrôlé des doigts de la main gauche...Enfin surtout les tics nerveux. Le ton hautain était habituel chez lui. Là, il était juste plus…présent.

« Vous me forcez à vous appeler depuis une cabine téléphonique, monsieur le Président. Je pense que ce n’est pas à moi d’apprendre mon métier. Au revoir, Arthur. »

Sans attendre une quelconque réponse, il raccrocha violemment. De toute façon cet esprit inférieur qui dirigeait les United States of Eurasia depuis plus de vingt ans avait besoin de lui : quoi qu’il pense de ses actions, il ne pouvait pas s’en passer. Mais qui en Europe et ailleurs pouvait se passer du célèbre Jeffrey H., président directeur général d’une des plus grandes compagnies de divertissement que cet univers ait connu ? Peu de gens. Même s’il ne pouvait s’empêcher de se demander comment ils faisaient avant qu’il ne soit là.

Vérifiant d’abord que son long par-dessus marron était bien en place, Jeff ouvrit lentement la porte. Sortant la tête, regardant les autres êtres humains avec dédain et son environnement avec une certaine fascination, il finit par sortir, utilisant sa main pour protéger ses yeux noirs du soleil. Alors que tous les passants l’observaient remplis d’admirations ou le dévisageaient haineux, il constata une chose intéressante : il était le seul à être…seul. La solitude était sa compagne depuis sa naissance, il l’avait choisie, parce qu’il était plus brillant que les autres, car les attaches sentimentales empêchaient de faire certains choix, certains sacrifices, parce qu’il était persuadé qu’être en groupe le rendait faible et qu’il n’était par conséquent définitivement pas fait pour travailler en équipe. Et il était heureux de cette situation

Le générique d’une série anglaise. Une rapide fouille dans la poche droite de sa veste. Un regard sur son BananaPhone – la seule technologie non-issue de son entreprise de divertissement qu’il possédait, car il considérait la concurrence meilleure dans le domaine des smartphones. Un message lui demandant de rejoindre un vieil ami dans un bar au nord de Leeds. 
Oui, parfois il lui arrivait de changer ses habitudes. C’était un des problèmes auquel il était confronté depuis son arrivée ici.

Quelques minutes plus tard, il était arrivé au 221 Bee et s’asseyait devant un être étrange recouvert par un sweat-shirt à capuche bleu foncé. Les deux personnages ne se serrèrent pas la main. Ils n’avaient pas besoin de ces coutumes de politesse humaines qui les dépassaient. Un profond respect mutuel les liait de par leurs origines respectives, ainsi que leurs différents exploits, en commun ou pas. Avant qu’un quelconque silence n’ait le temps de s’installer et remarquant que l’autre avait une tasse de thé devant lui, Jeffrey fit un signe à une serveuse.

« Un verre d’eau.
- T’es anglais et tu respectes pas l’heure du thé ? Nan mais, à l’eau quoi.

Cette pointe d’ironie posait le ton de la discussion qui allait suivre. Le jeune PDG attendit que la serveuse  lui ait apporté sa boisson pour lui adresser un sourire forcé à défaut d’un « merci » avant de répondre :

- Je n’ai jamais aimé le thé. Et ils ne servent pas de café. Mais je suppose que tu n’es pas venu ici pour parler de mes habitudes alimentaires – surtout que contrairement aux héros américains, je ne souffre d’aucun problème d’alcoolisme. Enfin je  l’espère pour toi vu la distance que tu as parcouru. D’ailleurs, tu es venu comment ? En avion ? En bateau ?
- A la nage.

L’homme but une gorgée d’eau et émit un léger rictus.

- Je ne sais jamais si tu plaisantes ou pas, quand tu dis ça. Et je crois que je ne préfère pas le savoir.  Toujours est-il que je ne sais pas pourquoi tu es là.
- Je ne pouvais pas juste avoir envie de te rendre visite ?
- Non. Personne n’a envie de me rendre visite. 
- Tu as raison. J’ai des informations sur ce que tu recherches. Et vu tes liens avec notre fondateur, j’ai préféré te les donner moi-même. »

L’encapuchonné sortit une clé USB de sa poche et la posa sur la table avant de saisir sa tasse. En à peine une dizaine de secondes, il avait tout bu. Les yeux noirs du britannique étaient remplis de gratitude. Pour la première fois depuis des mois,  toute trace de mépris avait disparu de son visage. Se levant, il prit le « cadeau » de son ami.

« Merci Squall. On se voit lundi à l’entrainement ?
- Il faudra attendre Forgotten Generation 3.
- Quoi ? 
- Blague du scénariste. On peut pas comprendre. »

--------------
La pièce aux murs violets, tapissés d’écran de télévision, et où résonnait en boucle Golden Brown des Stranglers, dans laquelle errait Jeffrey H. était un genre de laboratoire où il aimait passer son temps libre. C’était un peu son refuge lorsqu’il voulait s’éloigner de tout ou qu’il avait besoin de mener des recherches poussées. Il le considérait comme son second bureau, celui qu’il  utilisait pour son vrai métier, quand il n’était pas président directeur général. Mais cet endroit avait un nom, c’était…

« L’Enclave de Vérité…sent quand même un peu le vomi…et l’urine. Note à moi-même : le nettoyer. Ou demander à la secrétaire, si je trouve une secrétaire. »

Le britannique parlait tout seul en allant s’asseoir face à l’ordinateur qui dirigeait tous les écrans pour y enfoncer lentement la clé USB que lu avait confié Squall. Il n’avait pas encore de secrétaire ou de jolie assistante et n’en aurait sans doute jamais, pas plus qu’une intelligence artificielle utilisée comme un major d’homme. Autant dire qu’il n’avait rien ce serait plus simple. Le problème, si on pouvait appeler ça un problème, c’est qu’il n’était pas le fils d’un milliardaire, même s’il était extrêmement fier de ses ancêtres, des gens brillants. Presque autant que lui. En effet, à part son cerveau, tout ce qu’il possédait, il l’avait volé ou le devait à des gens qu’il n’appréciait en aucun cas. Le jour où il choisirait de tout abandonner, ce serait aussi matériel. Son entreprise de divertissement, cette base…on lui reprendrait tout. Mais il n’en avait que faire, tant qu’il conservait ses capacités cognitives et son libre-arbitre. Cette cage dorée qu’était sa vie actuelle ne l’intéressait pas. Tout ce qu’il désirait, c’était le pouvoir.

« Il aurait pu faire un effort et compresser les fichiers. Le téléchargement est affreusement long. »

Tapotant sur son bureau, au rythme de la musique pour se donner l’impression que le temps passait plus vite, Jeff regardait les écrans recouvrant la pièce, fasciné. Tous montraient des versions alternatives de lui-même : ce qu’il aurait dû être, ce qu’il pourrait être, ce qu’il…devrait être. Attiré quelques secondes par ce lui aussi héroïque que pragmatique qui se remettait d’un cataclysme qu’il avait empêché en s’alliant à d’autres héros, son regard se tourna vers son idole : l’Imperios, qui avançait seul dans un vaisseau spatial, volant au-dessus de planètes dévastées constituant son domaine. Evidemment, c’était assez paradoxal qu’un éventuel lui futur soit son idole et il aurait pu s’étendre sur cette réflexion tout en continuant de chercher des « Luis » plus impressionnant encore, s’il n’avait pas été sorti de ses pensées par un « BIIIIP ».

« Même pas de voix robotique pour me dire « TELECHARGEMENT TERMINE » ? »

Cynique, il sourit cependant en voyant les données qu’il avait récupérées s’afficher sur le moniteur de l’ordinateur. En à peine une minute, ses vêtements avaient été remplacés par une armure cybernétique recouvrant intégralement sa peau. Un jour, il serait peut-être un véritable héros, un empereur intergalactique, ou bien juste un détective consultant. Mais pour l’instant il était Cyber-Shield, l’homme qui avait un plan. Le Plan.