vendredi 25 janvier 2013
vendredi 11 janvier 2013
Drak Beryl Infinite - DrakPoint
Whiteverse,
8h32
Le
jour venait de se lever. Les bruits des obus, des lance-flammes, les menaces de
l’arme nucléaire, les cris d’agonie et les hurlements de terreur avaient laissé
place au silence. Un silence de mort et de désolation. Et pour cause : un
héros était tombé la veille, le quarante-deuxième depuis le début de cette
guerre sans fin il y a 5 ans. Le dernier héros de cet univers était mort, la
Chute était proche.
Militaires,
civils, représentants de partis politiques divers et le Président en personne
étaient tous réunis au « Cimetière des Héros » d’Europazia. Les
United States of Eurasia avaient demandé une trêve à l’Empire d’Amerika pour
rendre un dernier hommage au mort qu’ils adulaient. L’ennemi avait accepté mais
tous craignaient une attaque surprise, alors que les personnes les plus
importantes d’Europe et d’Asie étaient réunies au même endroit, au même moment.
Le
Président, en pleurs monta sur une estrade derrière la tombe de ce héros
inconnu et fit un discours émouvant sur le dernier méta-humain défendant des
valeurs comme la Justice, ces mêmes valeurs qui avaient mené à la création de
l’Union. Pour lui, l’Eurasie perdait énormément, tout comme l’univers lui-même
et s’ils ne trouvaient pas une solution rapide ; s’ils n’arrivaient pas à
remonter la pente, les Etats-Unis d’Amérique l’emporteraient…
Ailleurs,
dans une partie obscure de la capitale, un tas de ruines qui n’était plus que
l’ombre d’elle-même et avec son lot de cadavres jonchant le sol, une silhouette
imposante s’avançait fièrement. Cette chose gigantesque et terrifiante
recouverte d’écailles avait fait de ce terrain son domaine et tuer quiconque
tentait de s’y aventurer. La guerre profitait donc aux criminels, mais ça le
tracassait, surtout au vu des ordres qu’il avait reçus, de la seule autorité
qui dépassait la sienne.
Dans
un murmure, ce qui s’assimilait à un « ange doré » passa dans le
ciel, éveillant la curiosité du reptile qui leva les yeux en souriant.
« Varan,
ça me ferait presque plaisir de te revoir. fit l’ange en se posant.
-
Moi de même Gabriel, l’archange
cybernétique. répondit cyniquement la créature, stoïque.
-
Que me vaut le plaisir d’une
convocation ?
-
Le…Patron veut que je te présente un ami
à lui. »
Sortant
de l’ombre, comme venu de nulle part un afro-européen recouvert d’un long
par-dessus s’avança vers Varan et Gabriel, regardant ce dernier de haut en bas
avec dédain.
« Raphaël,
juste Raphaël, ne cherchez pas à en savoir plus sur moi. Je travail pour
l’Echiquier depuis pas mal de temps et j’ai fait part de mes inquiétudes au
reste de votre équipe mais je voulais m’entretenir particulièrement avec vous,
le pasteur qui se prend pour un ange déchu.
-
Et quelles sont vos théories,
« Raphaël » ? interrogea l’ange, scpetique.
-
Personne n’a donc rien vu ?
Pourquoi êtes-vous encore là ? Pourquoi subsistons nous ? Les
méta-humains ne sont pas visés, les Amerikains tuent sans distinction pour
gagner, ils n’abattent pas des grandes figures, ils massacrent des Europaziens,
autre chose tue les héros. »
Le
Varan qui avait laissé les deux hommes faire connaissance finit par
intervenir :
« Et
c’est à nous de le trouver par tous les moyens. »
Steelverse,
8h46
Un
homme avançait au milieu d’un champ de ruines, l’air triste. Ce champ de ruines
autrefois portait le nom de New York. Cet homme auparavant était considéré
comme un héros, un homme puissant qui imposait le respect, qui n’avait pas le
droit d’abandonner, un exemple pour les enfants. Aujourd’hui ce tas de ruines
n’avait plus de nom et cet homme n’avait plus personne pour lui rappeler qui il
était, juste des souvenirs qui lui faisaient penser que son temps était révolu.
Lentement
et d’un pas triste, l’homme continuait d’avancer jusqu’à arriver devant
plusieurs cadavres. Il en connaissait certains, d’autres étaient même ses amis,
et les derniers, il ignorait leur nom mais tous étaient morts dans un massacre
sans précédent dans son univers. Toute sa vie il s’était battu pour sauver des
vies et éviter de se retrouver devant une assemblée de corps décapités. Il
avait échoué.
Dès
lors qu’un héros connait l’échec, peut-on encore le considérer comme tel ?
C’était là tout le paradoxe qu’était ne train de vivre notre homme tout en se
baissant pour ramasser un bout de tissu près d’un cadavre qui pourrait l’amener
au tueur.
« Comment… ? »
Soudain,
avant qu’il n’ait le temps d’en dire plus, un bruit de distorsion
indescriptible de distorsion dans l’espace et dans le temps se fit entendre et
un mot, un seul, résonna :
« Steelman. »
Whiteverse,
9h42
Un
hélicoptère noir et blanc passait au-dessus de la Méditerranée. A son bord se
trouvait la pire équipe d’assassin que l’univers ait connu, menés par
l’impitoyable Varan et le mystérieux Raphaël, suivis de loin par Gabriel, ces
terroristes étaient pourtant là dans un but se rapprochant le plus possible du
« Bien ». A bord le reptile géant faisait face à un homme au costume
bicolore et un autre avec une combinaison d’employé de centrale nucléaire.
« Virus,
Elzékiné, posez l’hélicoptère. Vous connaissez le reste du plan. »
Sur
ces mots, Varan arracha violemment la porte de l’hélicoptère et sauta, sans
parachute, sans regrets, sans un regard à ses coéquipiers. De toute façon il
vivait cette mission comme une mission suicide et pas seulement parce qu’il
était en pleine chute libre vers la mer la plus célèbre d’Europe. Non, le
suicide était moral, même s’il n’avait jamais prétendu défendre le mal, surtout
que c’était quelque chose de très subjectif, il avait l’impression de renoncer
à ses valeurs. Et ce qu’il allait trouver dans l’eau ne l’attirait pas tant que
ça.
Une
fois le grand plongeon accompli, le reptile était seul dans les profondeurs. Ca
ne lui plaisait pas mais ses attributs physiques faisaient de lui le seul
capable de le faire. Ses yeux jaunes brillaient, il était repérable et tant
pis. Prudemment il se mit à nager pour trouver ce qu’il voulait.
« TAH ! »
En
poussant un cri de douleur, le « monstre » manqua de s’étouffer avec
de l’eau. Il venait de se prendre un coup rapide et violent dans le crâne. Puis
un autre dans le dos, puis encore un autre dans la mâchoire avant de subir une
rafale de pressions dans le torse. La souffrance était extrême mais au moins il
avait trouvé ce qu’il cherchait. Mais ça ne l’empêchait pas d’avoir peur, même
si la mission était un succès. Il connaissait le narcissisme de son adversaire
et ce dernier finirait par commettre une erreur, comme faire remonter Varan à
la surface à force de le frapper. Ce qu’il fit.
Le
« crocodile » fut donc projeté hors de l’eau et s’écrasa au sol.
L’autre bondit, surgissant soudain des profondeurs pour atterrir devant le
corps couvert de sang d’un Varan haletant. Leurs regards se croisèrent. Le
reptile ne l’avait jamais vu et pourtant il le reconnaissait car il était comme
dans les descriptions qu’on en faisait : une tenue de combattant en
lambeaux, une peau bleue écailleuse et un passé lourd et tragique qui se
ressentait dans son regard. Ils étaient les mêmes, des monstres. Alors que le
bleu allait achever le vert, Gabriel vint s’en mêler, attrapant en plein vol la
cible et l’emmenant dans les cieux.
« Le
gouvernement est venu me récupérer après tout ce temps ? Je refuse, je
suis JudoSquall, on ne me force pas à participer à une guerre qui n’est pas la
mienne ! »
La
rage du Squale était à son paroxysme, il aurait tué l’ange. Il se débattit de
tout son être jusqu’à comprendre qu’il était encerclé par des morceaux en
lévitation d’un hélicoptère en ruines sur lesquels se tenaient Virus, Elzekiné
et Raphaël. Les pouvoirs du télékinésiste s’étaient améliorés depuis leur dernière
rencontre. Il venait de se rendre compte que le gouvernement n’avait rien n’à
voir avec ça, et même pire encore : que ces criminels auraient pu le tuer
s’ils en avaient envie…
« Assez…que
me voulez-vous ?!
-
Ah, tu as enfin compris que nous étions
tes alliés ? fit Gabriel. »
L’Ange
se posa et Elzekiné fit descendre les morceaux de l’hélicoptère et ses
coéquipiers, encerclant toujours l’homme-squale. Varan toujours au sol,
sanglant haletant. Raphaël fut le premier à prendre la parole en dévisageant la
nouvelle recrue de l’équipe :
« JudoSquall.
Nous ne voulons pas te mener à la guerre, nous voulons t’offrir une place dans
notre Résistance.
-
Mais encore ?
-
Nous avons besoin de toi pour Le
trouver. » expliqua en toussant le reptile.
Un
silence pesant s’installa. Squall réfléchit à toutes les éventualités, même si
sa réponse était déjà toute trouvée. Un désir incommensurable de vengeance
était né en lui, il y a tant d’’années…Il allait pouvoir l’assouvir.
« Résumons :
vous me proposez de rejoindre votre équipe de psychopathes pour en finir avec
la cause de cette guerre, la cause de mon exil, la chose qui a tué tous mes
amis, l’origine de la fin du monde ? Qu’est-ce qu’on attend ? »
Un
sourire se dessina sur la bouche de l’être aquatique. Le premier depuis 5 ans.
Varan toussa à nouveau.
« Ca.
répondit-il à la question du héros des océans tout en se penchant vers son
collègue improvisé et « ami ».
-
On ne peut pas t’emmener avec, tu seras
un poids pour l’équipe. Nous lui dirons que tu l’aimais, Varan.
-
De toute façon, on se reverra… »
Les
paroles de Gabriel furent les dernières que Varan entendit. Virus posa sa main
sur sa plaie…3 secondes plus tard il poussait un cri résonnant dans un rayon de
10km…et puis, plus rien...
Whiteverse,
11h03.
JudoSquall
et ceux qui étaient venus le récupérer avançaient silencieusement dans les
égouts d’Europazia. Une ambiance de mort régnait, voir ces monstres tuer leur
ami avait profondément perturbé le héros et le mystérieux Raphaël. Les bruits
des obus, des missiles et les cris de terreur se faisaient entendre de
l’extérieur. La trêve était finie, les combats reprenaient, les morts allaient
encore tomber… Elzékiné tenta de briser le silence, une pointe d’ironie dans la
voix :
« Qu’est-ce
qui t’arrive, Squall ? Tu te sens mal pour ce qu’on a fait ? TU sais
pourtant que ton ancien patron aurait fait pareil, non ? »
Le
héros judoka ne répondit pas. Il savait que le criminel avait raison. Son
ancien patron, le chef des Warlords, Cyber-Shield était un homme bien mais
également mégalomaniaque et
égocentrique. Mieux valait être dans son camp…et lui être utile sinon il était
capable du pire. De vieux souvenirs de leur début ensemble lui revenaient, une
équipe pleine de bonnes intensions, de gens avec des idées différente smais unis
pour une cause commune…Et là, il retournait où tout a commencé. Soulevant une
plaque d’égout, il arriva, suivi de ses nouveaux coéquipiers…
« Quartier
Général des Warlords ! Bienvenu messieurs. »
Enfin
maintenant le QG n’avait plus que le nom de QG sans en avoir l’apparence.
L’équipe improvisée avança dans les décombres d’un genre d’entrepôt désaffecté
rempli d’écrans brisés et de matériel informatique grésillant. Cet endroit
reflétait les évènements de l’extérieur : le chaos total. En avançant, Squall
put voir des mots dispersés sur le sol, sur les murs, au plafond, formant comme
une frise chronologique :
HOOD ; THE PREY ;
PROJECT WARLORDS ; OTHER DIMENSION ; APOCALYPSE…
Le
reste était barré ou détruit à cause de l’érosion…Seuls restaient “WAR GAME” et
le dernier mot de la frise :”BREAKING POINT”.
Un
écran géant connecté à une console s’alluma quand l’ancien Warlord s’en
approcha et toucha à quelques boutons de la console. Avant leur séparation,
Cyber-Shield lui avait donné quelques informations au cas où tout ça tournerait
mal… Des images et des données diverses apparurent sur l’écran. Squall mit un
temps à les déchiffrer alors que Virus et ses complices s’impatientaient…Quand
il comprit, il fut presque horrifié et mit une minute à se tourner vers les
autres et à leur expliquer la sinistre vérité d’une voix sombre :
« Dans
sa quête pour trouver ce qu’il a appelé le Nouveau Horla, Cyber-Shield a
placé des caméras un peu partout dans le « multivers »…
-
Le multivers ? interrogea Gabriel.
-
Oui, c’est le nom donné à l’ensemble,
personne ne connait la théorie d’Everett ou n’a lu X-Plorers ? Les données récoltées avant que Shield ne devienne
complètement fou et ne brûle tout avant de se suicider mntre que dans des
dimensions parallèles à la notre, les héros sont également chassés et tués. Ce
qui impliquerait soit qu’il existe plusieurs Horla…
-
Soit qu’il n’y a qu’un seul Horla et
qu’il peut voyager entre les dimensions. »
Tous
les regards se tournèrent vers Raphaël qui venait de dire quelque chose que
seul Squall comprenait, les criminels n’étaient pas des fans de science-fiction
habitués au concept de dimensions.
« Quoi ?
Ce que j’ai dit était exact, non ? rajouta-t-il en prenant la place de
l’atlante devant le poste de commande pour se mettre à pianoter tout en entrant
dans un monologue : Ce n’est pas tout, des brèches se sot ouvertes dans
tous les univers. J’ai fuit par la première brèche qui est apparut dans ma
dimension, j’ai vu ce qui est arrivé à World Justice, j’ai vu Midnight, dernier
héros debout se faire décapiter. Je suis arrivé ici car c’est l’épicentre de
cette crise. Merci petit, toi et les travaux de ton défunt ami confirment ce
que je pensais. Les univers s’éteignent les uns après les autres, c’est pour ça
que l’assassin a achevé le dernier héros de sa dimension d’origine, pour
terminer le travail. J’ai un allié qui a sauvé quelques héros et qui doit les
ramener ici, quand Il s’en rendra compte, Il viendra aussi. »
Dans
un halo lumineux stoppant le monologue de Raphaël apparut un quatuor des plus
intéressants : une blonde au costume noire et jaune, deux héros à capuche,
un à capuche noire et l’autre à capuche
bleue et enfin Steelman.
« Les
Quatre Fantastiques ! s’exclama Elzékiné.
-
Il était temps Yordi.
-
Moi aussi je suis contente de te voir
Raphaël. »
En
véritable héros gentleman Squall alla se présenter aux héros alliés de Raphaël,
dont des dénommés Blue Ghost et Black Ghost.
« Bien.
Maintenant il ne reste plus qu’à trianguler les signaux des brèches et… »
Sur
ces mots, l’afro-européen appuya sur un dernier bouton qui fit apparaitre au
milieu de la pièce un être au visage ravagé par la haine et la guerre. Un sabre
dans la main, il portait une armure de samouraï verte et orange et son regard
empli et il regardait avec dégoût et mépris toutes les personnes à pouvoir
présentes dans la pièce. JudoSquall et Steelman frémirent en le voyant, ils
l’avaient reconnu. Impossible, ça ne pouvait pas être lui…
«
Un piège ? Vous pensiez réellement m’avoir avec un piège aussi
ridicule ? Ah, le QG des Warlords ! Il a ben changé depuis que j’en
ai fini avec le Cobra. Je crois qu’il a poussé un cri quand je l’ai brûlé.
Comme je vous brûlerais tous. »
La
voix pleine d’arrogance de cet homme confirma les craintes de JudoSquall mais
sans qu’il ne puisse rien faire, paralysé par la peur et le doute, fit jaillir
de son corps un torrent de flamme réduit en tas de Elzékiné et Yordi.
« Voilà
une bonne chose de faite, les seuls à pouvoir m’affaiblir sont morts.
-
Ah bon ? demanda Virus, derrière
lui tout en posant sa main sur sa nuque.
-
Tu n’aurais pas dû. Brûle avec
moi… »
Virus
atteignit un état d’ébullition, se transformant en vapeur, en un instant il ne
restait plus que sa combinaison. Le regard de l’assassin se tourna vers l’ange.
« Je
ne comprends pas ton patron. Je lui offre ce dont il a toujours rêvé : un
monde chaotique. Et il essaie de me faire tuer ? Ca ne me plait
pas. »
Un
mini-explosif manqua de le frôler, il le renvoya sur Black Ghost par un coup de
sabre.
« Assez. »
Il
déclencha un genre de supernova à partir de son corps. En une trentaine
secondes il ne restait plus que des débris du Quartier Général des Warlords et
des cadavres sur lesquels pouvait désormais marcher un samouraï de feu
triomphant. Un large sourire psychédélique se dessina sur son visage quand il
arriva devant le corps sans vie de Raphaël.
« Drak
Béryl ! »
Il
se retourna pour voir d’où venait cette voix et il subit un uppercut dans la
mâchoire
« Il
n’y a plus de Drak Béryl, Drak Béryl est mort en même temps que cet univ…
Un
autre coup de poing.
-
Jamais, tu la ferme,
vraiment ? »
C’était
un Steelman au costume déchiré et couverts de sang, de brûlures et de blessures
qui venait de faire taire « Drak Béryl ». Il avait survéuc grâce à un
champ de protection aquatique créé par JudoSquall et il sanglotait. Même si les
preuves concordaient, il ne voulait pas croire que le héros qui l’avait
rencontré à ses débuts pouvait être la cause de la fin du multivers, de la mort
de tous ses amis…Il ne pouvait pas l’accepter, et peut-être qu’au fond de lui,
Drak Béryl ne voulait pas le tuer, ce qui expliquerait pourquoi il subissait
les coups sans réussir à utiliser son sabre.
« Pourquoi,
Drak Béryl, dis moi juste pourquoi. »
Il
s’en souvenait à peine, il se souvenait juste que ce n’était pas la voie qu’il
s’était choisi et que tout avait démarré par une poursuite. Mais maintenant il
n’était plus qu’égocentrisme, rage et haine. Tuer les héros et détruire le
Multivers était devenu la seule solution pour réussir une mission qu’il avait
promis d’accomplir, même si le pouvoir l’avait corrompu et qu’il ne se
rappelait plus de quelle mission il s’agissait, cette conviction était la seule
qui lui restait. Il n’y avait plus de combat, les deux anciens partenaires se
regardaient, haletant et le samouraï faisait face à ce qu’il était devenu.
« Les
archives parlent d’un héros déjà instable qui serait parti à la poursuite d’un
polymorphe à travers le Multivers. »
C’était
la voix de JudoSquall, arrivé derrière Drak Béryl qui commença à trembler en
l’entendant. Lui aussi avait survécu.
« Après
des mois de recherches infructueuses avec un certain Ewen Merrick, son mentor,
ce héros aurait été submergé par le pouvoir de courber l’espace-temps et aurait
sombré dans la folie. Se rendant compte que le polymorphe pourrait être son
mentor, il tua son mentor avant de se rendre compte que sa traque ne le
mènerait nulle part, que tout ne pouvait être que mensonge et que le polymorphe
pouvait être n’importe qui, se cacher n’importe où. C’est là que jaillit l’idée
de l’extermination massive de surhumains et de la fin annoncée du multivers.
J’ai toujours voulu croire que tu n’étais pas à l’origine de ça, Drak. »
Les
tremblements du samouraï se transformèrent en spasmes, il avait l’impression
que son cœur et son corps brûlait, pourtant il ne dégageait pas de flammes. Il
voulait oublier cette histoire tragique, il voulait oublier la culpabilité,
rester un héros déchu narcissique, haït et craint par tous plutôt qu’un fou
qu’on plaint et qu’on comprend. Il n’avait plus besoin d’être compris,
l’admiration qu’il voulait susciter des années plus tôt était devenue un besoin
d’inspirer la crainte. Les révélations faites par JudoSquall aggravaient la
tristesse de Steelman et révélèrent un sentiment de pitié, il aurait dû être là
pour lui. Sentant ce sentiment qu’il détestait, Drak Béryl, par réflexe planta
son sabre dans le cœur du héros qui épuisé, meurtri, ne put ni esquiver, ni
résister… Ce dernier, en mourant adressa un dernier regard à son ancien
coéquipier et ami, lâchant dans un dernier soupire :
« Désolé… »
Sous
l’impulsion de ce meurtre, voyant le corps de Steelman s’effondrer sans vie, le
samouraï redevint le psychopathe sans cœur qu’il était devenu au commencement
de la guerre et se rapprocha doucement de Squall. Celui-ci se savait perdu, il
savait que Drak Béryl n’allait pas tarder à le tuer et que même en supposant
qu’il réussisse à fuir, à le raisonner ou même à le vaincre, il serait seul
dans un monde en guerre, dans un univers meurtri, dans un multivers en voie
d’extinction…Dans tous les cas il avait perdu, mais il n’abandonnerait pas,
car…
« Je
suis JudoSquall, dernier survivant d’Atlantide, dernier héros du Multivers et
je n’abandonne pas, je ne faibli pas, je suis un exemple pour les enfants.
-
Il n’y a plus d’enfants.
-
En parlant de ça, j’ai compris pourquoi
et comment tu avais déclenché la guerre entre les Etats-Unis et l’Eurasie, j’ai
compris aussi ce qui t’avait amené à tuer tes semblables, mais quelque chose
m’échappe : pourquoi avoir fait exploser Itanhomi et 75% du Brésil ?
-
Parce que j’en étais capable. Et que
j’en avais envie !
-
Bien. Dans ce cas je vais te tuer, parce
que j’en ai envie ! »
Sur
ces mots, il lança une vague partant de son poing, pour se défendre Drak Béryl
fit de même avec des flammes. Le choc des deux entraina une vapeur si grande et
intense qu’elle était comparable à un brouillard. Un brouillard rendant
l’homme-squale aveugle. Privé de ses sens, il sentit juste une pression dans sa
nuque, puis plus rien, sa tête était tombée sur le sol. « Comme des sushis »
aurait pensé le jeune Drak Béryl.
Il
avait gagné. Il était le dernier être
pouvoirs du Multivers. A la base il devait être le dernier héros du
Multivers mais il était maintenant bien loin du titre de héros, et il avait été
contraint de tuer les super-criminels aussi. Les univers entiers étaient tombés
et ceux qui survivraient au jour le plus solitaire de l’Histoire conteraient
bientôt la légende de Reject Béryl, le destructeur de tous les mondes. Il se
sentait bien, il avait l’impression de…qu’on pénétrait son corps, ce qui
n’était peut-être pas qu’une impression.
« Quoi
encore ?! »
Drak
Béryl voulait trembler mais il ne le pouvait pas. Quelque chose avait pris le
contrôle de son corps, comme la dernière fois. Comment avait-il pu oublier ce
détail ?
« Tu
t’en veux de m’avoir oublié, gamin ? Ouais, t’as raison ne répond
pas. »
S’il
y avait des témoins – de toute façon il n’y en avait pas – ils auraient cru que
le samouraï parlait tout seul, mais non, une discussion avait lieu dans son
corps mais la chose qui était à l’intérieur n’osait pas entrer dans son
subconscient et préférait lui parler en se servant de son enveloppe corporel.
Sous l’emprise de cette chose, Drak Béryl
ouvrit un portail dimensionnel et y entra malgré sa résistance.
« En…foi…ré
de…Corlatius.
-
Dixit « Le Destructeur de Tous les
Mondes ». Et encore, tu n’as rien vu. Drak Béryl, bienvenu dans
l’Anté-Monde, enfin tu l’as déjà visité je suppose…
Paysage
chaotique, comme depuis toujours. Le Lord Corlatius était à la base le seul
héros capable de pénétrer ici mais au vu des cadavres empilés de Liktalzzz, un
autre que lui était venu et il partageait actuellement son corps.
« Tu…te…demandes
pourquoi j’ai fait ça, hein ?
-
Le génocide n’a jamais été une solution.
-
C’est pour toi que je l’ai fait. J’ai
fait ce que tu n’aurais jamais eu le courage faire. Tu te prétends être un
vengeur, mais tu n’es qu’un lâche…Argh. »
Drak
Béryl avait mal. Corlatius le rappela à l’ordre :
« Surveilles
tes paroles gamin, je suis dans ta tête, je pourrais te briser.
-
Non, tu n’en n’as plus la force, je suis
trop puissant pour toi, sinon tu ne m’aurais pas amené ici. »
Ils
partageaient la même tête. Le samouraï savait ce que voulait faire le Lord et
il ressentait une émotion qui lui était presque devenue étrangère : la
Peur. Il essayait de résister mais il ne parvenait pas à reculer, son corps
avançait sans qu’il ne puisse rien faire, lui qui avait mis un multivers à
genou, il était impuissant.
«
Si nous sommes tous les deux condamnés, autant discuter. Dans lequel de ces
cons étais tu caché ?
-
Raphaël, je suis surpris que personne ne
l’ait compris, un envoyé des ténèbres ne peut pas avoir autant de connaissances
multiverselles.
-
Donc c’était ça ton plan, depuis le
début ? Le piège…
-
N’en n’était pas un, je me suis servi de
tous les autres comme des appâts. J’avais aussi besoin de voir ce que tu
valais. »
Ils
continuaient d’avancer, au fur et à mesure que les cadavres de Liktalzzz
diminuaient sur la route et que la chaleur augmentait, ils se rapprochaient de
la destination finale.
« Aucun
être de tout l’espace-temps n’a vu cet endroit. On en parle juste dans les
légendes. Je te proposerais bien de t’excuser, de te repentir et de repartir de
zéro…
-
Mais je ne le ferais pas.
-
Et de toute façon il est trop
tard. »
Corlatius
semblait dur mais au fond de lu il regrettait son geste, même s’i savait qu’il
n’avait pas le choix. Ca y est. Ils étaient arrivés. Un immense vide sombre
illuminait par une boule de feu incandescente, plus brillante que le soleil.
« Mon
cadeau d’adieu : le cœur du Multivers, tapis au fond de l’Anté-Monde,
gardé par les Liktalzzz inconscients de son existence.
-
Avant de faire quoi que ce soit,
Corlatius, je veux que tu saches que sans toi je n’aurais jamais accompli tout
ça. C’est vrai, les brèches dans mon univers, le potentiel de mon corps… »
Parfait,
maintenant il souffrait de culpabilité. En y repensant, s’il n’avait pas
rencontré ce garçon le Multivers ne ressemblerait peut-être pas à ça
actuellement. Raison de plus, c’était à lui qu’incombait la tâche de tenter
quelque chose.
« De
même je voulais te dire que j’ignore ce qui va advenir du Multivers après tout
ça et j’ai réfléchi, c’est la seule solution. Une dernière chose : je t’ai
toujours considéré comme…Mon meilleur ami. »
C’est
d’une voix pleine d’émotion et par des pleurs que s’achevait cette histoire,
Drak-Corlatius se jeta dans le cœur du Multivers dans un dernier souffle, une
dernière souffrance, une phrase qui résonna dans l’ensemble des
dimensions :
« Brûlons
ensemble. »
Une
fois Drak Béryl et le Lord consumés par le cœur du Multivers, le concentrée
d’énergie accumulée dans ce dernier forma un énorme globe de feu, embrasant
l’intégralité des mondes et en plein déluge, à Europazia, dans le Whiteverse,
avant d’être entièrement brûlé, un homme à capuche verte sourit…
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Drak Béryl Infinite - Vers DrakPoint
Vers DrakPoint
Whiteverse, 00h05.
C'était une nuit comme les autres
à Europazia, capitale des United States of Eurasia. Les boites de nuit
commençaient à peine à s'ouvrir, les cyber-cafés recevaient leurs derniers
clients avant d'être complets, les rues
étaient pleines gens en apparence heureux, prêts à faire la fête toute
la nuit. Quoi de plus normal que cette hyper-activité pour une ville-monde ?
Mais derrière cette joie, surplombant l'endroit, les ruines du Beffroi, vestige
anéanti d'un passé lointain, souvenir des créatures ayant manqué de causer
l'Apocalypse, rappelant irrémédiablement que le danger était partout.
Et dans la nuit illuminée, un
jeune adulte des plus eurasiens était assis dans son canapé, dans son
appartement, devant sa télévision, à regarder un « docufiction » -
comme les médias aimaient les appeler – sur les super-héros pendant la Guerre
Froide et leur lien avec les mythes qui berçaient l'Europe depuis sa naissance.
En fait c'était surotout pour revoir le film inspiré des exploits de la Ligue
de Vengeance avec Alexandre Astier et Frédéric Diefenthal dans les rôles
principaux, mais les parallèles faits avec la mythologie l'intéressaient tout
autant.
Dans sa main gauche, il tenait un
café qu'il avait lui-même fait chauffer – avec sa bouche, car il avait la
capacité de cracher du feu, car il était Ryumaru, l'étrange héros
franco-japonais arborant le nom de Drak Béryl.
Et c'est sans doute pour ça que
sa main droite jouait inconsciemment avec le sabre posé à côté de lui ou qu'il
portait ce costume vert et orange orné d'un D. Le garçon avait déjà fait une
patrouille nocturne et en rentrant il n'avait pas retiré son accoutrement, sauf
son masque, pour boire et regarder la télévision c'était beaucoup plus pratique.
Il le gardait tel un fardeau, comme pour justifier la voie qu'il avait choisi
ce soir comme tous les autres soirs : la solitude.
Pourtant, la solitude était
quelque chose que Ryumaru détestait, il en avait même peur, lui qui avait ce
besoin de s'extérioriser perpétuellement. Quand il était seul il finissait par
se parler à lui-même ou – comme c'était le cas maintenant – par se perdre dans
ses pensées, enchainant les réflexions douteuses sur lui-même en regardant un
film ou une série jusqu'à être sorti de son état mental par une réplique culte,
qui le réveillait métaphoriquement. Ici par exemple, c'était le moment où le
légendaire héros franco-belge Benelix tentait de défendre la cause des héros le
2 janvier 1992, il frissonait toujours en l'entendant :
« Monsieur le Président,
vous dites que les héros sont la cause directe du Mal mais si vous supprimer
les héros, qui vous protègera, qui fera reculer ce Mal ? Vous le pensez disparu
maintenant que la Guerre Froide est finie ? Mes camarades et moi-même
avons vu des choses que même vous n'oseriez pas imaginer ! Ce Mal comme vous
l'appelez finira par renaitre et nous devons être là pour le vaincre à nouveau,
sinon il proliférera jusqu'à anéantir la nouvelle union que vous essayez de
mettre en place. Je comprends vos projets et vos doutes Monsieur le Président,
mais vous ne pouvez pas... »
La Ligue de Vengeance se
stoppa net, dans tous les sens du termes et apparut sur l'écran une jolie brune
face à la caméra, un micro dans la main avec derrière elle un amas de ruines.
« Flash Info : …
-
Ca a intérêt à être important, sinon j'y vais et
je porte plainte en direct ! s'exclama vivement le jeune homme. J'imagine tout
à fait la scène : « Flash Info : Un adolescent en pyjama vert et orange
porte plainte contre une journaliste qui a interrompu un film qui n'a été
diffusé qu'en Europe et en tant que téléfilm au Japon dans une soirée
spéciale. » Ils vont se foutre de moi, surtout dans ce costume en fait.
-
Ici Emeline Dublin en direct des ruines de ce
qu'était le Beffroi où Drak Béryl semble vouloir faire passer un message.
-
Correction : ils se foutent déjà de moi. »
La caméra s'approcha en gros plan
sur être se dressant au-dessus des ruines et semblant incarner la peur
elle-même vu l'aura qu'il dégageait. Mais la stupeur de Ryumaru fut encore plus
grande encore quand il comprit que le costume porté par ce type était identique
à celui que lui-même portait à ses débuts à la différence que les couleurs
étaient inversées, le vert à la place du orange et le orange à la place du vert.
Pour le samouraï, ce n'était qu'un amateur qui cherchait à l'imiter, en vain.
Il ne le prenait pas au sérieux et pensait que personne ne serait assez fou
pour le croire...jusqu'à ce que la journaliste ne lui passe le micro.
« Europaziens,
Europaziennes, Drak Béryl à retourner sa cape – même si après réflexion il ne
porte pas de cape.
-
Ca devient encore plus flippant le coup du mec
qui fait les mêmes blagues que moi.
-
Alors si je vous donner un conseil chers
téléspectateurs, chères téléspectatrices, et même toi ma chère Emeline...
Il marqua une pause pour fixer la
caméra avec ce regard terrifiant, rempli d'une haine profonde.
-
Fuyez. »
Un coup de feu retentit et
l'enregistrement se stoppa net et la télévision de Nogard n'affichait alors
plus qu'une espèce de neige tout en émettant cet horrible bruit de programme
crypté. Bizarrement, alors que son coming-out avait été diffusé partout dans
Europazia et qu'il entendait dehors les gens fuir en hurlant, la seule pensée
qui l'animait était de savoir comment allait Emeline Dublin....
« Comme quoi, j'ai bien fait
de garder mon costume. » lâcha Ryumaru pour briser le silence perturbant
tout en enfilant son masque.
Discrètement il sortit de chez
lui par la fenêtre, se servant de son sabre pour atterrir en douceur dans les
rues d'Europazia. La panique massive déclenchée par l'effet médiatique
empêchait les passants de le voir, trop occupés à fuir, sauf cet enfant. Celui
même qui aperçut le véritable héros et qui se souvenant de ce qu'il avait vu à
la télé quelques minutes plus tôt se mit à pleurer. Avant, il était adulé, mais
cette nuit il inspirait la crainte.
Ca le détruisait
psychologiquement alors qu'il avançait vers le Beffroi et que tous ceux qui
croisaient son chemin reculaient. Son image vis-à-vis de la loi n'avait jamais
été quelque chose d'important pour lui, mais il voulait être le héros du
peuple, il voulait voir de l'admiration et de la confiance dans leurs yeux et
jusqu'à aujourd'hui, il en voyait et ça lui suffisait. Mais ce monstre ayant
usurpé son identité avait réduit en cendre cette confiance.
« Il le paiera. »
Quelques minutes plus tard, le
jeune homme avait atteint les ruines du monument historique et scrutait pour
repérer le faux Drak ou la journaliste, avec toujours en tête cette image de
l'enfant qui s'était enfuit dès qu'il l'avait vu, plus jamais il ne voulait
revivre ça. Et personne ne semblait là.
« Alors le légendaire Drak
Béryl a répondu à mon appel ? Merci !
La voix saccadée, à la fois aigue
et sombre semblait venir de nulle part jusqu'à ce que le héros eurasien se
rende compte que quelque chose avait sauté d'un toit derrière lui. Et que cette
chose pointait désormais un pistolet collé à sa nuque. Il aurait pu paniquer
mais ce n'était pas son genre et il était trop tard, il resta calme et répondit
d'un ton cynique et assuré, poussé par l'orgueil et par l'honneur japonais :
-
Afin de préserver le monde de la dévastation et
du mauvais goût, Drak Béryl plus rapide que la lumière !
-
Hum...Je vois que ce qu'on raconte sur ton sens
de la répartie est fondé mais...
-
Non,
personne ne flatte mon égo avant que j'ai mes réponses ! Où est Emeline ?
-
Cette...cette journaliste insignifiante ?!
Et l'Imposteur rit. Un rire
diabolique qui énervait Drak Béryl même s'il se souvenait que plus jeune, il
s'amusait à imiter les rires des méchants des dessins-animés. Sauf qu'en
général, c'était jamais bon signe, ou alors le méchant était juste un taré...
Devant l'exaspération du héros,
il prit une grande inspiration et arrêta de rire.
-
Je l'ai laissée partir, comme tous les autres.
Je suis pas un monstre qui tue des gens pour le fun. En plus je sais très bien
qu'il n'y a pas besoin de cadavres pour t'atteindre.
Ce pseudo Drak Béryl avait
raison. Juste en attaquant son image il avait réussi à l'atteindre, et si son
altruisme n'était qu'une façade cachant son besoin de reconnaissance ?
-
Pose moi la question qui t'intéresse vraiment.
-
Qui...es-tu ?
-
Mon véritable nom n'a aucune importance, tu n'as
qu'à me donner un nom théâtral...Appelle moi l'Anté-Drak !
« L'Anté-Drak » marqua
une pause tandis que son masque vert se transformait en une tête barbue aux
yeux bleus et aux cheveux chatains-gris ébourrifés évoquant un acteur anglais.
-
Je peux être aussi un Docteur cynique et
acerbe...
Nouvelle transformation, cette
fois c'était un visage entièrement recouvert d'un maquillage blanc et des
cheveux verts.
-
Ou le prince du crime, ce serait à mourir de
rire !
-
L'influence de la culture américaine sur les
jeunes, c'est horrible. Si tu me dis que t'es Chuck, je te force à appuyer sur
la détente.
Nogard essayait désespérément de
toujours paraître sur de lui mais il tremblait. Il pensait avoir déjà vu pire
mais en un sens, jamais de sa vie il n'avait rencontrer de polymorphe et c'est
en tous les cas ce que semblait être son nouvel ennemi. Ce dernier avait l'air
d'en savoir beaucoup sur le jeune homme, ses capacités faisaient que le Dragon
était dans l'incapacité de savoir depuis combien de temps il était à Europazia
et derrière combien de visages il s'était caché. Ca pourrait être quelqu'un
qu'il croise tous les jours, ça pourrait être...n'importe qui.
-
J'ai largement le temps de fuir avant que
l'équipe de ton gouvernement n'arrive et que tu n'aies de sérieux problèmes. Je
n'ai rien à gagner si je te tue. Mais bon, pourquoi pas ? »
Tandis que la tête du polymorphe
redevenait une version verte du masque de Drak Béryl, il appuya lentement sur
la gachette, laissant un temps de réflexion au héros. Lamentablement il avait
foncé, tête baissée dans un piège plus grand que son égo, tout ça parce qu'il
était narcissique et s'était servi du sauvetage d'une journaliste comme d'un
prétexte. S'il n'avait pas agit d'une façon aussi stupide et désorganisée, il
n'en serait peut-être là. Mais il était trop tard pour les remises en
questions, un frisson le parcourut une fois la gachette enoncée et maintenant
il était....mouillé ?!
« Je...qu'est-ce qui se
passe ?
-
Un pistolet à eau, j'ai pensé que ça pouvait
être utile pour vaincre un cracheur de feu ! »
-
C'est...une blague ?!
-
Evidemment, je te l'ai dit, je ne suis pas un
criminel, je ne tue pas quand je peux m'en passer, je veux juste
t'arrê.... »
Pas besoin de le laisser finir sa
phrase, Ryumaru donna un coup de coude à son agresseur pour le déséquilibré
avant de saisir son sabre à deux mains et de le retourner contre lui. La farce
était finie et il venait de le comprendre. Ce type avait beau être un clown, il
était puissant, sournois et surtout polymorphe, le véritable combat allait
commencer et ça n'allait pas forcément être beau à voir.
« Je voulais être cool avec
toi...
-
Et tu vas couler sans moi !
-
Ne sois pas si méchant, voyons, je voulais te
faire un cadeau : te montrer mon vrai visage.
Sur ces mots, l'Anté-Drak
développa légèrement sa masse musculaire avant de changer complètement de
costume, transformant son accoutrement en un sweat à capuche vert, en partie
déchiré orné d'un symbole japonais.
-
Là ça fait moyen le côté
« Anté-Drak ».
-
Green Hood sonne mieux !
-
Si tu le dis. »
Le samouraï essaya d'asséner un
coup de sabre à la capuche verte mais ce dernier para le coup en se servant de
son bras gauche transformé en lame avant de faire de son bras droit un marteau
géant pour métaphoriquement faire décoller Drak Béryl. Atterri dans les ruines
du Beffroi, blessé, le héros ne lâcha
toujours pas son sabre et se releva difficilement avant de soulever son masque.
L'esprit torturé de Green Hood comprit ce qu'il allait faire, mais trop tard.
« Je me suis toujours
demandé quelle était ma distance maximale ! »
Drak Béryl cracha un torrent de
flamme sur son ennemi qui eut le réflexe de transformer ses bras en bouclier
pour tenter de se protéger mais le feu l'avait fait reculer et il était couvet
de brûlures. C'est dommage car il ne voulait pas en arriver là, malgré les
ordres qu'il avait reçu, il avait toujours peur de perdre le contrôle et de
tuer tout ce qu'il pourrait trouver dans un combat aussi épique. Ca lui était
déjà arrivé, il s'en souvenait et il savait aussi que les choses dont il ne se
souvenait pas impliquaient aussi ce genre de détails.
« Connais tu l'histoire,
Drak Béryl.... »
Son corps commença encore à
évoluer, se recouvrant d'abord de poils, puis laisant apparaître des griffes
sur ses membres inférieurs comme supérieurs. Ses yeux devinrent jaune, sa face
elle-même se modifiait, il n'était plus un homme...mais un loup géant.
« Du garçon qui criait au
loup ?! »
Un bond qui équivaudrait au bon
de 100 hommes, une rage inarrêtable, il allait écraser Ryumaru, qui comptait se
protéger l'empaler en mettant son sabre vers le haut. Mai sans prévenir, il
disparut soudainement, laissant derrière lui des grognements et un hurlement
canin trahissant la bête qui someillait en lui.
Le franco-japonais, perdu, avança
vers la zone où le Loup avait disparut, des dizaines de questions fulminaient
dans son esprit. Qui était-il ? Avait-il réellement disparu ou était-il devenu
invisible ? Pourquoi en avait-il après lui ? Et surtout....
« Où est-il ?!
-
Plongé dans une autre dimension.
La voix féminine et puissante qui
avait répondu à Drak Béryl se trouvait à quelques mètres de lui. Impressioné il
se tourna vers elle sans trop comprendre ce qu'elle était. La décrire
physiquement était presque impossible, ses yeux noirs fixaient le héros, ses
cheveux de la même couleur étaient couverts de lauriers. Pieds nus, le seul
vêtement qu'elle portait était une robe de la grèce antique. Elle était
également couvertes de bracelets égyptiens et était armée d'une croix
ansée. De plus, l'aura qu'elle dégageait
était paradoxalement à la fois rassurante et inquiétante, tout en imposant le
respect. En résumé, elle était...divine, à proprement parler.
-
Mon dieu, qu'est-ce qui va encore m'arriver ?
-
Tu ne fais pas si bien dire, même si j'aurais
employé le mot « déesse ». coupa-t-elle avant que Ryumaru n'ait le
temps den rajouter. Quoi qu'il en soit ne pose pas plus de question, dis toi
juste que je suis une « War Lady ».
-
Drôle de façon de dire que vous êtes une envoyée
du gouvernement qui va m'enfermer.
-
Cesse d'être cynique, si tu tiens à la vie,
mortel ! J'ai vu ce qui s'est passé. Green Hood est tombé dans une fissure
dimensionnelle, déjà présente mais ouverte pleinement après l'attaque des
Liktalzzz...
-
Et...
-
Chut. Je peux t'aider à le poursuivre.
-
Comment ?
-
Tu n'écoutes rien ? Je suis une déesse. Mais si
je te donne le pouvoir de le poursuivre, tu devras faire très attention.
Sans prendre réellement le temps
de réfléchir, Drak Béryl mais rassuré par cette présence féminine et désireux
de se venger hocha la tête. Il aurait pu ne pas la croire mais elle lui
inspirait la confiance et dans un unives rempli de failles, de créatures
surnaturels et de gens à pouvoirs, pourquoi ne pourrait-il pas y avoir des
dieux ? Même si cette déesse là il ne l'avait jamais vue.
-
J'accepte.
-
Parfait.
La War Lady toucha le crâne de
Ryumaru qui sentit alors tous ses muscles se réchauffer. Ses yeux se mirent à
briller, même à travers son masque et le symbole d'une croix ansée frappée par
la foudre se dessina sur son costume. Il était devenu le hérault d'Osira et il
se savait parcourut par un grand pouvoir alors que celle qui le lui avait donné
disparut en un éclair.
« C'est parti ! »
Encore une fois, sans réellement
chercher à comprendre, il réussit à ouvrir un portail dimensionnel et pénétra à
l'intérieur. Drak Béryl était prêt à se venger.
Pendant ce temps, dans d'autres
dimensions, Sentinel s'adaptait à la vie moderne, Raphaël menait ses enquêtes
paranormales, World Justice sauvait le monde, Dark Fates était aux prises avec
les zombies et autres menaces infernales. Et les autres héros continuaient
d'être héroïques. Tout allait pour le mieux, dans le meilleur des Multivers
possibles...
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