LORD CORLATIUS
Il est temps
par Ben Wawe
La lourde porte en bois s’ouvre dans un grincement. Les effluves d’encens,
de mets sophistiqués, d’alcool et de cervelle humaine fraîche accueillent les
trois nouveaux arrivants ; un concert de murmure couvre les gémissements du
prisonnier.
Propulsé à terre, bâillonné, entravé par des chaînes millénaires venues
d’un autre monde, ce dernier lève lentement les yeux et découvre de nouvelles
horreurs. Femmes aux visages défigurés, collés deux à deux par des opérations
réalisées par des mains expertes et sadiques ; nains aux yeux arrachés, dont
les globes secs pendent le long de leurs cous atrophiés ; cadavres frais de jeunes
vierges qui serviront bientôt de défouloir sexuel ; rôtis de cuisses humaines,
assaisonnés de doigts en rondelles ; créatures inhumaines se réjouissant de la
venue d’une nouvelle victime, propre à tromper leur ennui millénaire.
Ryumaru Nogard pousse un long soupir et serre les dents. Les portes de
l’enfer se sont ouvertes, et il a plongé dedans.
Agenouillé au centre de la pièce, le jeune franco-japonais sent sur lui des
dizaines d’yeux vitreux, appartenant à des créatures qui ne devraient pas être
ici. Il ne bronche pas.
Dans cette salle sphérique, aux murs rougis par la peinture et le sang qui
s’y déverse depuis trop longtemps, une douzaine de monstres attend le prochain
mouvement, la moindre réaction de leur nouvelle proie ; Ryumaru se contente de
bouger les yeux pour tous les fixer, le visage neutre – hors de question de
leur donner la moindre trace de terreur, la moindre faiblesse. Ils devront
faire mieux.
« Je n’ai pas commandé d’encas », glisse une voix sifflante juste en face.
Assise sur un immense trône en os et crânes humains, une forme humanoïde, à la
peau violacée, esquisse un sourire sadique avec une bouche disproportionnée.
Vêtue simplement d’un caleçon sombre, la créature arbore un torse
impressionnant, surmonté par un crâne ovale muni de deux yeux rectangulaires et
d’oreilles pointues. Son expression terrifie Ryumaru, mais à nouveau il ne le
montre pas – pas encore.
« Il a tenté de pénétrer dans la Tour, Maître », répond d’une voix calme un
de ses deux geôliers. Grand, blond, musclé, droit dans ses bottes, il est
l’aryen parfait, alors que son collègue est de taille moyenne, roux et
vaguement ventripotent. Tous deux portent des combinaisons sombres, avec deux
armes à feu sur les hanches, et ils savent s’en servir.
« Ah oui ? C’est un touriste ? », répond la créature violacée en jetant un
regard glacé à l’assemblée hétéroclite de monstres, peuplée de bêtes ailées,
parfois humanoïdes, parfois non. Un éclat de rire général et forcé suit, quand
la cour comprend que son roi veut être applaudi.
« Nous pensons qu’il est venu chercher un de vos… jouets, Maître »,
réplique le grand blond en posant son regard à quelques mètres de là, sur un
monticule informe, repoussant – un tas de chair. Si plusieurs fauteuils, poufs,
canapés et tables sont éparpillés contre les murs, cette partie de la pièce est
légèrement abandonnée, dévolue aux déchets – aux restes.
« Ah… je vois. Tu as voulu retrouver un proche, jeune humain ? Un frère,
une sœur ? Une compagne, un compagnon ? », murmure la créature en s’avançant, ses
mains à quatre doigts crispées sur les bras de son trône. « Trouve ton bonheur
si tu le peux, petit homme… il est toujours amusant de vous entendre hurler en
découvrant que vos espoirs de fin heureuse sont déçus. »
Le roux ventripotent donne un violent coup de genou dans le dos de Ryumaru,
pour le pousser en avant ; il ne parvient pas, cette fois-ci, à retenir un
frisson.
Il rampe lentement, les poignets enchaînés, pour s’approcher du tas
dégoûtant. Ce n’est que l’ultime étape de cette plongée dans l’horreur de la
Tour, ce bâtiment de treize étages perdu dans une banlieue sombre de Budapest,
que la municipalité a abandonné après la construction de cette monstruosité.
Grande, écharpée, terrifiante, la bâtisse est digne des pires récits d’horreur,
mais Ryumaru a découvert que ses cauchemars étaient hautement en dessous de la
vérité au fil de ses découvertes.
Douze étages de vice, de folie, de mort, de tortures et d’horreurs lui ont
été présentés par ses deux geôliers, qui l’ont appréhendé alors qu’il essayait,
sans grand talent, de s’introduire discrètement dans la Tour.
Lentement, palier après palier, au fil des longues marches en pierre, des
chambres cauchemardesques et des charniers, le jeune homme a compris qui sont
les maîtres des lieux – des monstres. Juste des monstres.
« Tu rejoindras bientôt celui ou celle que tu cherches, petit homme. Bien
sûr, cela ne sera pas rapide, cela ne sera pas agréable… mais tu rejoindras
bientôt les tiens. Nous, Liktalzzz, ne sommes pas dénués d’émotion, et nous
t’aiderons quand tu le demanderas. Mais avant, tu nous diras comment tu nous as
trouvés, et ce que tu sais de nous – tant que tu as encore ta langue, bien sûr
», murmure le Maître à quelques mètres de lui.
Allongé sur le sol, Ryumaru se sent vaincu – acculé. Vêtu simplement d’un
jean et d’un pull sombre, incapable de se relever ou de parler, il sent la peur
naître lentement dans son cœur. Autour de lui, les autres créatures, les autres
Liktalzzz, des monstres venus d’une autre dimension, continuent de le fixer,
attendant impatiemment l’heure des tortures et du festin.
Quelques gémissements de servantes et soumises, abusées par les
excroissances de certains membres de la cour du Maître, rompent l’épais
silence. Les odeurs de chair brûlée, de chair morte arrachent une toux âcre au
jeune prisonnier, qui doit se forcer pour ne pas renvoyer le maigre repas qu’il
a englouti la veille.
Ryumaru a peur – mais Ryumaru l’avait prévu.
Et il lui fait confiance.
« Oh oui, tu vas perdre ta langue, mais ce ne sera que le début. Vois-tu,
nous sommes des gour… », commence le Maître avant de s’arrêter en plein
discours.
Des cris, venant de quelques étages en dessous, l’ont interrompu – et ces
cris ne sont pas humains. Ils ne viennent pas de leurs jouets.
Dans sa tête, Ryumaru liste toutes les blagues, toutes les piques qu’il
aimerait lancer au Maître et à ses créatures, beaucoup moins à l’aise. Les deux
brutes qui l’ont emmené ici s’emparent de leurs armes, et se tournent vers la
bête dominante pour entendre ses ordres ; ceux-ci ne viennent qu’au bout de
quelques trop longues secondes.
« Toi, descends et va voir. Toi… qui es-tu, toi ? Tu es nouveau ? », aboie
le Maître en fixant de ses doigts crochus le roux ventripotent.
« C’est un infiltré qui s’est activé seul, Maître… il nous a rejoint quand
son groupe a été supprimé. Il est Anglais, et il est coincé dans cette forme,
mais il est OK », répond le blond d’une voix calme et sûre.
« Grumff… bien, accompagne-le, je veux savoir qui dépasse mes règles. Vous
savez tous qu’ici, nous offrons la souffrance, nous ne la recevons pas »,
reprend-il avec un ton qui se veut confiant, mais ne parvient pas à rassurer
les siens.
L’apparition d’un cercle d’énergie bordeaux, entre le Maître et ses deux
serviteurs, n’arrange rien. La chute d’un Katana ancien, téléporté par ce
portail, ne fait que confirmer le doute dans la cour infernale.
« Non… non… », murmure le Maître en reculant. Le portail rougeâtre
disparaît soudainement, et la créature sursaute en sentant une présence dans
son dos. Elle se tourne pour découvrir Ryumaru – debout, calme, souriant,
libre. Plusieurs petits portails de téléportation disparaissent, emportant les
chaînes millénaires.
« J’ai cru comprendre que vous appréciez la langue, et que vous vous
faisiez une joie de profiter de la mienne. Laissez-moi l’occasion de vous
démontrer son agilité, pour vous en donner encore plus envie », annonce le
jeune homme d’une voix enjouée, en craquant lentement sa nuque.
La lourde porte de bois cède soudainement, faisant apparaître une petite
bête ailée et terrorisée. « Maître ! Maître ! », hurle-t-elle. « Ils… ils sont
là ! »
« Qui ? Parle ! Que se passe-t-il ? », questionne le Maître d’une voix
beaucoup trop incertaine. Sa cour s’est déjà rapprochée de la sortie.
« Ils… les Sphères Unies ! Les Sphères Unies nous attaquent ! », répond la
créature ailée en se posant pathétiquement sur le sol, visiblement épuisée.
« Non… non… eux… et… les portails… rouges… », murmure-t-il en baissant les
yeux, tétanisé. Les autres ont également compris – il est là.
« Oh si, monsieur le Maître. Oh si », reprend Ryumaru en s’approchant du
Katana, abandonné au sol, alors que ses deux geôliers le fixent avec leurs
armes sans réagir, attendant des ordres qui ne viennent pas.
Plus bas, dans les douze étages de la Tour, une cinquantaine d’hommes et
femmes en combinaisons sombres, recouvertes d’un symbole formé de deux sphères
blanches collées ensemble, apparaissent et disparaissent grâce à des centaines
de portails de téléportation bordeaux. Ils apportent la mort et le chaos.
Ces troupes, surentraînées, surmotivées, tirent, coupent, arrachent,
achèvent les dizaines de créatures qui s’amusaient des souffrances de leurs
jouets. Les explosions se succèdent, des cris d’effroi sont arrachés à des
gorges inhumaines, et la Tour accumule les charniers – mais en charniers de
créatures, maintenant.
Et plus haut, au treizième étage, le Maître hurle de rage en se tournant
vers Ryumaru, un doigt vengeur pointé sur lui. « Toi ! Misérable… misérable
petit humain banal ! Sale bâtard ! Crétin insignifiant et… et faible ! Tu… tu…
», crie-t-il pour cacher la terreur par la colère.
« Allons, allons, monsieur le Maître… restons sérieux. Certes, je suis
humain, et je ne suis pas grand. Certes, on peut me qualifier de misérable, car
je ne suis pas bien riche. Certes, je suis issu de deux races, et puis être
considéré comme un bâtard. Certes… où en étais-je ? Ah, oui : certes, certains
me considèrent comme un crétin à cause de mon humour, mais… insignifiant ?
Faible ? », énonce Ryumaru d’une voix enjouée.
« Non, monsieur le Maître », continue-t-il d’une voix soudainement plus
dure, en tenant d’une main son Katana et en cherchant quelque chose dans la
poche de son jean. « Je ne suis ni insignifiant, ni faible ». Il glisse alors
un tissu sur son visage, soudainement protégé par un masque jaune, muni de deux
petits yeux verts. « Et je ne suis définitivement pas banal. »
D’un geste ample, rapide et précis, Ryumaru, alias Drak Béryl, héros
franco-japonais des Etats-Unis d’Eurasie, tranche le bras tendu du Maître, qui
recule en hurlant de douleur. Un frémissement de terreur s’empare de
l’assistance, mais la brute blonde réagit et s’avance pour assurer son tir et
éliminer l’agresseur. Un tel crime ne doit pas rester impuni.
Deux balles sont tirées – et le grand blond s’écroule, son crâne anéanti. A
ses côtés, le roux ventripotent laisse fumer le canon de son arme, et offre un
sourire de connivence à Ryumaru.
« Il était temps, Charlie », réplique ce dernier en serrant son Katana et
en fixant son attention sur la cour du Maître, qui s’est enfin reprise et
s’approche pour leur faire payer leurs actes. « J’ai failli attendre. »
« Si tu n’as que failli attendre, j’avais donc encore tout mon temps »,
répond Charles Foster, une créature extradimensionnelle infiltrée dans le monde
humain pour l’envahir. Placé là comme une taupe, un agent dormant, il a été
activé partiellement, et bénéficie désormais des pouvoirs de son peuple, mais a
conservé son esprit humain. Il rejette tout ce qui vient de sa race, est formé
par l’autre et a voué sa vie à la destruction de cette Tour forgée et animée
par les siens.
« Tu n’es qu’un salaud, Charlie Foster », sourit sous son masque Drak Béryl
en se préparant au combat.
« Je suis leur cousin, Ryu : être un salaud, c’est un compliment pour moi
», réplique-t-il en vidant son chargeur sur les créatures approchantes.
Un ballet de mort s’engage, entre une assemblée de monstres violents mais
ralentis par leurs abus, et deux êtres qui ont simplement décidé de les
exterminer jusqu’au dernier.
Malgré son poids, Charles Foster est plus souple, plus fort, plus agile et
plus rapide que les humains normaux ; son récent entraînement auprès des
Sphères Unies, une organisation secrète qui vise à annihiler la race
d’envahisseurs dont il est issu, lui permet de prendre le dessus sur tous ses
adversaires.
Ryumaru, Drak Béryl, use de son sabre, de sa science du combat et de ses
capacités surhumaines, avec notamment un souffle de feu digne d’un dragon des
Temps Anciens, pour tailler sa route dans la cour infernale. Même s’il ne le
sait pas encore, il ne lui manque que peu de choses avant de devenir le sauveur
que l’Univers attend – et l’heure approche.
De cette danse macabre, des massacres qui continuent dans les douze étages
en dessus, le Maître ne voit rien.
Blessé, il a profité du chaos pour emprunter un passage connu de lui seul.
Quelques secondes plus tard, il émerge sur le toit de la Tour… seul, mais
vivant. Il sait très bien que ce n’est qu’une question de secondes avant que
les Sphères Unies n’en finissent avec les siens, mais il sera déjà trop tard :
il aura fui grâce à son Sort d’Echappe, et il pourra…
« Salutations, Ghj’opm », murmure une voix lente derrière lui.
« Non… non… », bredouille le Maître en se tournant vers son interlocuteur.
La main crispée sur sa plaie, il découvre dans les ténèbres la silhouette qui
s’approche lentement de lui. Sur ce toit escarpé, minuscule, un homme de taille
moyenne, protégé du froid et de la nuit par un long imperméable marron, le fixe
sous son chapeau Stetson. Avec ses lunettes noires, ses tempes grisâtres, il
s’arrête à un mètre à peine du Maître, qui a définitivement perdu tout charisme
et toute confiance.
« Vous avez déjà joué cette partition avec mes associés, Ghj’opm, et cela
vous a coûté un membre. Je suis tout disposé à continuer dans cette voie, mais
je doute que vous partagiez mon opinion », répond d’une voix trop calme
l’inconnu.
« Tu… tu devrais pas… être… là… », s’abandonne ce dernier en reculant
encore.
« Bien sûr que non. Et c’est exactement la raison de ma présence »,
réplique l’inconnu en s’avançant toujours.
« Tu… tu t’en prends… aux attaques… invasions… pas… pas nous… », couine le
Maître, pathétique.
« En effet, j’ai longtemps concentré mon action sur vos activités…
publiques, ou au moins visibles. Je ne me suis jamais réellement intéressé aux
établissements comme le tien, ces Tours d’horreur et de torture qui vous
permettent de vous implanter sur Terre. Sur toutes les Terres », annonce-t-il
d’une voix toujours neutre et maîtrisée. « Cependant… les choses changent,
Ghj’opm. Je change. »
Lentement, l’inconnu plonge sa main dans une poche intérieure de son
imperméable, pour en sortir un dossier, qu’il ouvre devant le Maître.
« Les Liktalzzz envahissent chaque Terre, chaque monde alternatif. Vous
bénéficiez de quelques portails de téléportation irréguliers dans votre
dimension d’origine, l’Anté-Monde. Les forces d’invasion ont besoin de vortex
importants, mais des créatures frêles comme toi peuvent se transporter par
quelques passages de faible importance. Vous profitez de votre présence pour
créer de tels établissements, pour recueillir les Liktalzzz infiltrés, les
soldats de passage, et pour tourmenter, corrompre des humains utiles à votre
cause. Je vous ai laissé longuement en paix, préférant me concentrer sur les
crises conjoncturelles… et j’en ai oublié la structure même de la menace que
vous tous représentez. Cela doit cesser. »
Il laisse glisser sur le toit le dossier, et les dizaines de photographies
d’autres Tours dans le monde, pour reprendre sa marche vers le Maître, qui
recule jusqu’à sentir le vide sous son pied – il est coincé.
« Je sais tout, Ghj’opm. Je connais les plans de vos chefs, je connais vos
prochaines actions, et je ne les accepte pas. Je suis Lord Corlatius et si je
n’ai pas commencé cette guerre, soyez sûr que je l’achèverai. »
Un portail de téléportation bordeaux apparaît sur sa droite, et il plonge
sa main à l’intérieur. Un autre vortex apparaît juste derrière Ghj’opm, et les
doigts de Lord Corlatius s’emparent de sa nuque pour le propulser juste
au-dessus du vide ; seule sa poigne le maintient encore dans ce plan
d’existence.
« Tu… tu… es hypocrite… tu… tu es… des nôtres… », bredouille Ghj’opm en
battant les pieds dans le vide.
« Je fus des vôtres, Ghj’opm. Vous m’avez dépossédé de mon titre, de mon
trône, de mon nom et de mon corps. Vous avez fait de moi un esprit, une âme
errante obligée de posséder des corps innocents pour survivre. J’ai dû errer,
j’ai dû me rabaisser à des actes immondes… mais je suis revenu. J’ai étudié
auprès de trois Sherlock Holmes et auprès de l’Empereur Moriarty ; j’ai
accompagné la victoire du dernier Khan sur l’Univers ; j’ai protégé l’héritier
de l’Empire Romain, et j’ai son armée avec moi ; je suis l’ami du docteur Hine…
et de tant d’autres encore.
Je l’ai dit, et je te laisse vivre pour que tu transmettes le message, cher
Ghj’opm : je n’ai pas commencé cette guerre, mais il est temps que je la
termine. Le Multiverse est sous ma protection… et dis bien à mon neveu que je
viendrai bientôt pour lui. »
Ses doigts lâchent prise, et Ghj’opm tombe dans le vide, hurlant à la mort
avant d’être happé par un vortex de téléportation qui l’emmène dans sa propre
dimension.
Quelques mètres plus haut, Lord Corlatius fixe le vide, silencieux. Les
bruits de combat ont cessé : ses alliés l’ont emporté, comme il l’avait prévu.
Sur ce monde, sur cette planète où vit son allié Drak Béryl, qui a tenu à
l’aider volontairement, il a tenu à montrer à ses ennemis, au peuple dont il
faisait partie que la partie était terminée.
Depuis plus de cent années humaines, Lord Corlatius va et vient entre les
dimensions, entre les mondes. De corps en corps, modifiés selon ses goûts, il
lutte contre les Liktalzzz en solitaire, empêchant des invasions et des
massacres, formant des unités de Sphères Unies pour accomplir ses basses œuvres
– mais ça ne fonctionne pas.
Les Liktalzzz s’organisent et ont monté un plan trop important pour lui. Il
ne peut plus continuer à agir seul, il ne peut plus se cacher derrière sa
connaissance de l’ennemi pour apaiser son égo.
Lord Corlatius a besoin d’aide, d’alliés… et il en a.
Il est temps que l’ennemi le sache.
Il est temps que les tambours de guerre sonnent la reprise de l’Anté-Monde.